Découvrez l'Alsace avec moi ** Pixanne Photographies
L’Abbaye d’ Ebersmunter se situe dans un petit village du Ried (zone humide entre l’Ill et le Rhin). A quelques kilomètres de Sélestat, Ebersmunster abrite un joyau de l’art baroque en Alsace.
Depuis fort longtemps déjà, des édifices religieux occupent le site. Déjà, lorsque les Celtes peuplaient la région, le lieu est connu sous le nom de Novientum. A ce moment là, il est probablement dédié à Teutatès (Par Toutatis..). Il devient ensuite, à l’époque Gallo-Romaine un temple dédié à Mercure, construit sur ordre de César. On offrait ici, en sacrifices, des proies vivantes ou même de jeunes vierges. Si, si.. je vous l’assure. C’est pourquoi, d’après la légende que Saint Materne, apôtre d’Alsace, fit détruire ce temple. A sa place il y édifia une église dédiée à Saint Pierre.
Puis, à la fin du 7ème siècle, Etichon-Adalric, père de Sainte Odile, patronne de l’Alsace, fonde l’abbaye qui adoptera la règle bénédictine. Duc d’Alsace, il la dote richement : Dîmes, cours, bans, terres.. les biens qu’il accorde à l’Abbaye d’Ebersmunster sont considérables. Au fil du temps les dons affluent et vers 770 l’abbaye possède des biens dans près de 80 villages entre Strasbourg et Mulhouse.
Durant la guerre des paysans (1525) ou celle de Trente Ans (1632), l’Abbaye d’Ebersmunster est mainte fois pillées, saccagée ou incendiée. Heureusement, elle est reconstruite en 1712, par l’architecte autrichien Peter Thumb, originaire du Vorarlberg, dans un style baroque allemand. A nouveau brûlée par la foudre en 1717, elle est une nouvelle fois rebâtie de 1720 à 1726.
En regardant la façade de l’Abbaye on voyage déjà un peu en Autriche ou en Bavière, non ? Dressant fièrement ses trois tours, on reconnait donc d’assez loin la silhouette particulière de l’Abbaye d’Ebersmunster. En effet, les deux tours carrées de la façade sont surmontées de toits en forme de bulbe. Les tuiles vertes vernissées sont visibles de loin. Les tours ressemblent aux clochers que l’on trouve souvent outre Rhin. La niche du pignon abrite une statue de Saint Maurice, patron de l’église, et au dessus, se dresse une statue de la vierge. Mais le saviez vous ? En fait il existe une troisième tour à bulbe, située à l’arrière du bâtiment, mais elle n’est pas visible sur ma photo.
La façade est sobre, voir un peu austère. Mais ne vous fiez pas à son apparence extérieure, poussez la porte et laissez vous surprendre. Elle révèle toute sa splendeur à l’intérieur.
L’intérieur est richement décoré, dans le style baroque Allemand en vogue à cette époque. Et encore.. ici, sous l’influence de la France, la décoration est relativement sobre. Mais tout y est, stucs, dorures, fresques, faux marbre.. Il n’y a plus qu’à admirer.
Les peintures ornent les plafonds et les voûtes. Elles sont consacrées à Saint Maurice (Patron de l’église) et Saint Benoît (fondateur de l’ordre des Bénédictins). On peut donc admirer le martyre de Saint Maurice (Enrôlé dans la légion romaine, il a refusé de sacrifier aux idoles. C’est pourquoi on le décapité). Toutes ces peintures sont l’œuvre des peintres Joseph Malter, JF Siber et Joseph Mages, originaire du Tyrol. D’autres panneaux racontent la vie de Saint Benoît.
Le maître autel à baldaquin date de 1728. Il est magnifique et incroyable. Sculpté par Jean Léonard Meyer, de Sélestat, il est surmonté d’une immense couronne royale. A l’entrée du chœur, dans la nef on trouve deux autels secondaires. On trouve quatre autels latéraux dans le transept.
A l’avant du choeur on trouve des stalles du 17ème siècle. Ce sont de remarquables sculptures de bois, de saints et saintes chers à l’Alsace. Statues sculptées par un frère convers. Mais qui sont les « Frères convers » ? En fait, ce sont des religieux de plein droit sans être des moines. Les frères convers sont majoritairement d’origine plus modeste et ont un rang « inférieur » à celui des moines. Religieux, religieuse employé(e) aux travaux domestiques et aux œuvres serviles, ils ne chantent pas dans le chœur et sont exclu des ordres sacrés (Prières, sacrement….). Il faut préciser qu’à cette époque, la tradition dans la noblesse voulait que l’aîné hérite des terres et des titres, et que les enfants suivants embrassent une carrière militaire ou religieuse.
Dans la nef de l’Abbaye d’Ebersmunster, vous ne manquerez pas d’admirer le travail de sculpture de la chaire et du magnifique Samson. Enjambant un lion il semble porter la chaire. Mais ce n’est pas le cas. C’est une illusion d’optique. Cela n’enlève pourtant en rien l’incroyable travail de sculpture. Détail de la chevelure, de l’armure et du drapé…. Réalisée par clémens Winterhalder
J’ai déjà vu un « Samson » portant une chaire. Mais où ? Ah oui, à l’Abbaye d’Andlau. Ils se ressemblent mais ne sont pourtant pas de la même époque, ni même des même sculpteurs semble t’il..
En se tournant vers la tribune on découvre l’un des derniers orgue fabriqué par le fameux facteur d’orgue, André Silbermann, vers 1731. Je ne suis pas très sensible au charme des orgues, mais là il faut dire qu’il est très beau. En fait, il est même considéré comme l’un des plus somptueux orgues baroques de France. Si, si, je vous le dis…
Et vous qu’en pensez vous ?
Abbaye d’Ebersmunster – 6 Rue du Général Leclerc – 67600 Ebersmunster
+33 (0)3 88 85 72 66
Toute l’année
Tous les jours de 9H00 à 18H00
Coordonnées GPS : 48° 18′ 40″ nord, 7° 31′ 37″ est
Page Officielle des amis de l’Abbaye : Ici
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