Fushimi Inari Taisha est un des endroits que je n’oublierai pas.
Étant donné que j’ai bien suivi mon régime diététique : riz, algues, haricots rouges, mes hôtes ont décidé de me faire visiter aujourd’hui deux sites nécessitant un minimum de forme physique. En effet la fin de mon séjour approche et à mon avis je devrai être suffisamment en forme pour les apprécier pleinement.
A l’assaut de la colline Inariyama
Nous arrivons au Fushimi Inari Taisha par une belle journée ensoleillée, ce qui ne gâte rien.
Construit par la famille coréenne Hata au 8ème siècle, Fushimi Inari Taisha est l’un des plus anciens sanctuaires de Kyoto. Il constitue le sanctuaire principale d’un nombre incalculable de sous-sanctuaires (les Matsuji) disséminés dans tout le Japon. L’actuel sanctuaire date de 1449.
Le sanctuaire protège les divinités de l’agriculture et tout particulièrement celles qui se rattachent au riz et au saké. D’autre part, on lui confère également le rôle d’assurer le succès dans les affaires.
Inari et Kitsuné
Inari (稲荷神) est à la fois le kami (divinité/esprit) mâle de la nourriture et le kami femelle du riz. Au printemps il/elle descend des montagnes vers les rizières. Le renard (Kitsuné) est son messager mais on assure qu’il/elle peut aussi prendre l’apparence du renard. Cette déité est considérée comme un symbole de prospérité et d’amitié.
Le sanctuaire est gardé de tous côté par des couples de Renards en pierre : Kitsuné. Certains messagers d’Inari (divinité de la richesse et des récoltes abondantes) portent dans leur gueule une clé qui parait-il est celle du cellier à riz. Protecteur et gardien ne voilà t’il pas sa fonction ?
Mais pourquoi le renard ?
Plusieurs explications sont données. D’une part que, dans la nature, les renards détruisent les rongeurs qui consommeraient la récolte de riz. On les dit d’ailleurs friands de caillette de haricots frits.
D’autre part, une version raconte que le renard tient un rouleau symbolisant un message du dieu dans sa gueule.
Le bavoir rouge (odarekake) qui orne souvent les statues de Kitsuné est offert par des fidèles en signe de respect. Ces fidèles ont, dans ce cas, souvent perdu un enfant, puisque le bavoir rouge sur les statues est censé protéger les enfants dans l’au-delà. C’est pourquoi il apparaît généralement sur les statues de Bouddha jizô et d’autres déités.
Cependant, dans le folklore Japonais, les renards peuvent également être malveillants pour dérouter les gens et les conduire à leur propre mort. Somme toute il faut donc être vigilant si l’on vient la nuit..
On raconte aussi qu’Inari est le « dieu porteur de riz », depuis qu’un renard a volé quelques grains de riz en Chine et les a rapporté au Japon où sa culture remporta le succès que l’on sait, mettant ainsi fin aux famines.
Les gardiens archers
Au Fushimi Inari Taisha, je suis impressionnée par deux immenses gardiens archers. Voudraient ils chasser le renard ? Que nenni. Placés dans deux niches, de chaque côté de la porte. Avec leur immense arc asymétrique typique du Japon, ils sont là pour chasser les démons qui tenteraient de pénétrer dans le temple.
Salle de danses
Au centre du sanctuaire Fushimi Inari Taisha se trouve une salle de danses, où le 10 Juin à lieu le Dengaku, une danse en l’honneur des kami de l’agriculture.
Sur la droite de la grande place on trouve un petit sanctuaire dédié aux enfants qui se reconnaît par la présence de nombreuse guirlandes de grues en papier (senbazuru). Maîtres incontestés de l’origami… 1000 grues sont une à une pliées, reliées entre elles par un fil et offertes à un proche ou un ami alité.
Senbazuru * La légende des mille grues
La légende des mille grues (千羽鶴, せんばづる, senbazuru ou zenbazuru) raconte que si l’on plie mille grues en papier dans l’année, retenues ensemble par un lien, on peut voir son vœu de santé, de longévité, d’amour ou de bonheur exaucé. Pour que le vœu, la chance ou la santé se réalise, le senbazuru doit être fabriqué pour une personne bien particulière et une prière est faite à chaque grue achevée. Une seule personne doit conserver le senbazuru, celle pour laquelle il a été fait. Moins nombreuses sont les personnes à avoir fabriqué la guirlande, plus le vœu sera fort car il aura demandé beaucoup plus de patience et de persévérance…
Finalement on offre souvent le senbazuru à une personne malade pour lui souhaiter une bonne guérison, ou bien lors d’un mariage ou d’une naissance pour souhaiter une longue vie pleine de bonheur. La guirlande des 1 000 grues est devenue un symbole mondial de paix et les gens peuvent en laisser dans les temples ou jardins de prières (notamment à Tokyo et Hiroshima). Dans ce cas, la guirlande est laissée à la merci des éléments et symbolise des messages. Elle a alors le même sens que les drapeaux de prières tibétains.
Mais il est temps de découvrir les Torii du Fushimi Inari Taisha, alors en route.
Derrière la salle principale du sanctuaire, c’est le départ de la ballade qui par à l’assaut de la colline Inariyama.
Torii
Le Torii marque, habituellement l’entrée d’un sanctuaire Shintô. En franchissant cette porte on entre dans l’enceinte d’un lieu sacré. Ici ils forment une espèce de tunnel protecteur enfermant les chemins de la montagne.
Des centaines, que dis-je, des milliers (plus de 10 000) Torii se succèdent sur plusieurs kilomètres. Ceux sont des dons de la part de fidèles en remerciement pour les dons apportés par Inari. Le Fushimi Inari Taisha est tout simplement incroyable.
A l’arrière de chaque Torii est gravé le nom de chaque donateur dont la plupart sont des entreprises vu le prix que doit coûter un Torii. Imaginez une minute des noms de grandes sociétés Françaises à l’arrière de ses Torii ; c’est moins beau après l’explication, mais… les « Kanji » sont très beaux et tout reste en harmonie.
A la croisée des chemins
Après quelques centaines de mètres on arrive devant une double allée de Torii plus petits. A la croisée des chemins quelle est la voie à suivre ? N’ayez pas peur, avancez, il n’y a aucun risque de vous perdre en route (sauf peut-être à la nuit tombée à cause des renards…)
Vous voyez ici l’entrée et la sortie d’un seul et même chemin. Mais je vous assure que pendant tout le trajet vous ne vous rendez compte de rien. Pourtant le chemin monte et descend, tourne à droite puis à gauche… ce n’est pas une simple boucle. Cheminement de la réflexion pour repartir du bon pied ? Belle expérience en tout cas.
On arrive ensuite à un sanctuaire et la ballade se poursuit jusqu’au sommet de la colline d’où l’on a une très jolie vue sur Kyoto. En cours de route ou à l’extérieur du Fushimi Inari Taisha, vous trouverez de quoi vous rafraîchir est même manger. Il est même très facile de choisir, à vous de voir.
Informations pratiques :
Site Officiel : Adresse : 68 Fukakusa Yabunouchicho, Fushimi Ward, Kyoto, 612-0882, Japon 〒612-0882 京都府京都市伏見区深草藪之内町68 Téléphone : (+81) 75-641-7331 Horaires : Ouvert tous les jours 24/24:00 Tarif : Gratuit
Accès :
Bus N° 05 – Descendre à l’arrêt Inari Taisha puis marcher 7mn environ
Train ligne JR Nara Line – Descendre à l’arrêt Inari puis marcher 34m, environ 1mn
Train ligne Keihan Main Line – Descendre à l’arrêt Fushimi-Inari Station puis marcher 300m, 3mn
Garlandpoidevin
I am really impressed together with your writing abilities as neatly as
with the format for your weblog. Is this a paid theme or did
you modify it yourself? Either way keep up
the nice quality writing, it is uncommon to see a nice weblog like this one today..