Piazza della Signoria (Place de la Seigneurie) fut jadis le cœur de la vie publique Florentine. On y trouvait les pouvoirs politique, judiciaire et diplomatique. Aujourd’hui il lui reste un pouvoir.. celui de la séduction. Depuis les terrasses des cafés alentours je ne me lasse pas d’admirer les palais qui la bordent et les nombreuses statues qui l’habitent.
Piazza della Signoria * Palazzo Vecchio
La masse impressionnante de Palazzo Vecchio (Vieux Palais) est très certainement ce qui attire en premier l’attention du visiteur qui arrive pour la première fois sur la Piazza della Signoria. Le Palais était le lieu de résidence et de travail des fonctionnaires de la république. Tout au long de sa longue histoire, elle pris différents noms : En premier celui de Résidence des Prieurs puis Palazzo de la Signoria. Sous Cosme Ier son nom était Palazzo Ducale. Quand celui-ci transféra la cour au Palais Pitti, il devint le Palazzo Vecchio.
** Palazzo Vecchio – La tour d’Arnolfo
La tour d’Arnolfo, du nom de son architecte Arnolfo di Cambio est haute de près de 94 mètres. Un peu plus de 230 marches mènent au sommet, où se trouvent les cloches et une girouette. Sa cloche sonnait du haut de son campanile pour convoquer les citoyens lors des assemblées publiques. Presque au sommet, il y a une petite cellule, l’Alberghetto, qui a été le lieu de réclusion de Cosme II, avant son exil à Padoue, et de Savonarole aussi, avant son exécution comme hérétique sur la place.
** Palazzo Vecchio – Devant le palais
Devant le palais, on trouve une série de sculptures patriotiques. Elles ornent l’arringhiera, cette « Terrasse des Discours » qui accueillait jadis les orateurs venus haranguer les citoyens. On y trouve, à droite de l’entrée, « Hercule et Cacus » de Baccio Bandinelli. A Florence les sculpteurs n’étaient pas tendre entre eux. Benvenuto Cellini, l’orfèvre sculpteur de Persée tenant la tête de Méduse, qualifia cette statue « d’écraseur de melons ».
A gauche de l’entrée ou trouve la copie du David de Michel-Ange. Considérée comme l’image du triomphe de la république elle devait être, à l’origine, exposée près du Duomo. L’original est, depuis 1873, exposé dans la Galleria dell’Accademia de Florence. Le David que l’on peut voir devant la façade du Palazzo Vecchio est une réplique installée là en 1910.
Le long de la façade on trouve le Marzocco, dont le nom vient de Mars. Il représente le Dieu de la Guerre et protecteur de Florence. On trouve l’original exposé dans le Palazzo Del Bargello. Un bronze, Judith et Holopherne de Donnatello, symbolise quant à lui la liberté.
Palazzo Vecchio abrite aujourd’hui le Conseil Municipal de Florence. Mais c’est aussi un musée où l’on peut visiter de magnifiques salles dans lesquelles s’exprimèrent des artistes comme Agnolo Bronzino, Ghirlandaio ou George Vasari et où sont exposées des œuvres de Michelangelo Buonarroti (Michel-Ange), Donatello, ou Verrocchio, entre autres. Belle mairie, non ?
Piazza della Signoria * La Fontaine de Neptune
Sur la Piazza della Signoria, la Fontaine de Neptune de Bartolomeo Ammannati célèbre les victoires navales de Cosme 1er. Surnomée Il Biancone, le Gros Blanc, l’œuvre attira les railleries de ses contemporains qui vinrent en nombre, nuitamment, pour découvrir la statue. Ils firent plus de cas de sa blancheur que de sa beauté. Parmi les Florentins, on attribue cette réflexion cinglante à Michel-Ange : « Ammannati, Ammannati, tu as gâché un si beau marbre« . Je vous le disais, ils n’étaient pas tendre entre eux les sculpteurs de cette époque 🙂
La fontaine fut construite pour le mariage de François Ier de Médicis, fils de Cosme 1er et de la grande-duchesse Jeanne d’Autriche en 1565. Le personnage de Neptune, en marbre blanc de Carrare, a les traits de Cosme Ier de Médicis et fait référence à la puissance maritime de Florence.
Chevaux marins, Satyres en train de danser et les divinités fluviales.. La Fontaine de Neptune est harmonieuse et cohérente et constitue un exemple pour les œuvres ultérieures. Moi je l’aime bien cette fontaine 🙂
Piazza della Signoria * Statue équestre de Cosme 1er
La monumentale statue équestre de Cosme Ier (fondateur de la dynastie des Médicis) est l’œuvre de Giambologna (Jean de Bologne). Commandée par son fils, Ferdinand Ier de Médicis, elle trône fièrement sur la place.
Cette œuvre connut de suite un grand succès, notamment grâce aux nombreuses copies de taille réduite qui en furent réalisées. L’atelier de Jean Bologne, suite à ce succès européen, se dota d’une organisation lui permettant de produire en grande série des statuettes quasiment identiques, modifiant de petits détails et surtout la tête du cavalier qui faisait l’objet d’un assemblage distinct pour la remplacer par celle du client. « Business is business »
Jean Bologne (Giambologna) a également sculpté l’Enlèvement des Sabines qui est installé dans la Loggia des Lanzi adjacente.
Piazza della Signoria * Loggia dei lanzi * loggia della Signoria
La Loggia dei lanzi – D’abord appelée loggia della Signoria, édifiée entre 1376 et 1382 servait d’abri aux magistrats lors des cérémonies. Lorsqu’elle servit de quartier général aux lansquenets (mercenaires) allemands de Cosme Ier, elle prit le nom de loggia dei lanzi. Elle est aujourd’hui un véritable musée à ciel ouvert.
Aujourd’hui, de nombreuses œuvres du musée des Offices, situé à proximité, y sont exposées, comme, le Persée tenant la tête de Méduse de Cellini, L’Enlèvement des Sabines et Hercule en lutte contre le Centaure de Jean Bologne.. Si certaines sont des copies, les originaux étant protégés dans leurs musées respectifs la loggia reste par sa conformation, un musée ouvert et accessible jour et nuit.
Deux lions de marbre sont situés en haut des gradins, un d’époque romaine et l’autre réalisé dans les années 1600 par Flaminio Vacca en symbole de la ville de Florence.
La meilleure façon d’apprécier Piazza della Signoria consiste à s’installer à la terrasse de l’élégant Café Rivoire. Jean Gionno et Stendhal l’on fréquenté. Stendhal soulignait combien ce café est l’endroit idéal pour observer tout ce qui se passe sur la Place de la Seigneurie, le plus merveilleux point de ralliement de Florence depuis que la ville est ville. Plus tard Jean Gionno s’y est aussi amusé. Alors, comme ces augustes visiteurs avant nous, nous n’hésitons pas à nous asseoir pour prendre le temps et regarder la foule en jetant un œil plus large sur cette sublime place. Ce qui fait la renommée de ce café ? Son chocolat chaud ou un Martini. Je vous laisse deviner ce que nous avons bu 🙂
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