Mont Sainte Odile * Ottrott Alsace et Moi

Le Mont Sainte Odile, forteresse naturelle, surplombe la plaine d’Alsace de plus de 763 mètres. A son sommet ce trouve un couvent où vécu Sainte Odile, patronne de l’Alsace. Je vous raconterai son histoire un peu plus tard.

Le lieux est chargé de magnétisme et est une zone tellurique. Peu importance les croyances de chacun, je vous invite à y faire un tour et d’expérimenter par vous même le bienfait de ces ondes. Pour moi c’est un endroit apaisant qui m’apporte paix et sérénité. Pourquoi, comment ? Je ne cherche pas à le comprendre, j’en profite tout simplement.

Le Chemin de Croix

Pour visiter le Mont Sainte Odile, on peut choisir d’entrer directement ou de contourner le rocher sur lequel est bâti le couvent. Nous optons pour la deuxième solution d’autant plus que le chemin est facile. En prenant à droite, on tombe sur un magnifique chemin de croix qui date de 1935.

En chemin, sur les rochers, on découvre de très belles céramiques. Ce sont des céramiques polychromées, oeuvres de Léon Elchinger, céramiste à Soufflenheim. Au nombre de 14, elles représentent les stations du Chemin de Croix.

Invitation à poursuivre sa route et persévérer dans l’effort ? Continuons donc notre montée vers le couvent.

Ici le grès rose est omniprésent dans la forêt. De temps en temps on découvre une énorme roche sculptée par le temps et l’érosion. Au Mont Sainte Odile, le grès a la particularité d’être incrusté de plein de nombreux galets. C’est un poudingue. Poudingue vient de l’anglais pudding, gâteau traditionnel. La couleur rosée vient de l’oxyde de fer qui enrobe les grains de quartz.

Puis le couvent apparaît…De toute sa hauteur il nous surplombe et la statue de Sainte Odile se dresse majestueusement. Encore quelques escalier à montrer et nous aurons une des plus belle vue de la région. Mais qui est Sainte Odile ?

L'Histoire de Sainte Odile

Il était une fois (c’est bien comme cela que commence les histoires, non ?) Mais commençons autrement…
Vers 660, sous le règne de Dagobert II, Adalric obtient le titre de Duc d’Alsace. Il fait d’Obernai sa capitale et construit une demeure fortifiée qui s’appellera le Hohenbourg. Il attend son premier enfant et espère que ce sera un garçon. (Chez les francs, ne pas avoir de fils mettait un homme puissant en situation précaire car chacun pouvait prétendre à sa succession et donc chercher à l’éliminer pour se saisir du pouvoir.)

Naissance d’Odile

A la naissance de l’enfant, sa déception est grande. Non seulement c’est une fille mais en plus elle est aveugle. Il ordonne donc : « Qu’on la tue avant que je ne le fasse moi même ». Sa femme Berewinde, apprenant sa décision, confie en secret l’enfant à une servante qui l’élèvera pendant plus d’un an. Mais la rumeur grandit sur l’origine de la mystérieuse fillette et Berewinde, redoutant la colère d’Adalric, fait porter la fillette à Palma en Bourgogne (Beaume les Dames) où sa tante est abbesse et prendra soin d’elle.

Les années passent et l’enfant grandit dans la paix, instruite par les sœurs. A l’âge de 12 ans, elle est baptisé par l’évêque Ehrhard de Ratisbonne (En Forêt Noire) Lors du baptême, au moment ou l’évêque lui touche les yeux , elle recouvre la vue. On lui donne donc le prénom de Odile puisqu’il signifie « Fille de lumière ». Adalric apprend la nouvelle mais reste inflexible. C’est grâce à son frère Hugues, avec lequel elle entretient une correspondance secrète qu’elle pourra retrouver les siens. Mais lorsque son père le découvre, il entre dans une rage folle et tue celui ci.

Odile et son père

Odile ne comprend pas la haine de son père. Mais pris de repentir il autorise celle ci à rester auprès d’eux, mais dans le quartier des servantes. Odile est heureuse de sa nouvelle existence et partage les tâches de ses compagnes.
Peu de temps après Adalric informe Odile du mariage qu’il envisage pour elle. Celle ci s’y refuse puisqu’elle s’est consacrée à Dieu. Devant l’obstination de son père elle s’enfuie donc et traverse le Rhin. Son père se lance alors à sa poursuite mais, au moment ou il la découvre, le rocher près duquel elle s’était caché s’ouvre pour lui servir de refuge.

Frappé par ce phénomène, Adalric s’incline et renonce à ses projets. De retour auprès des siens Odile se consacre à la prière et porte secours aux plus pauvres. Son père lui fait donation du Château de Hohenbourg pour en faire un monastère. La renommée du couvent grandit et l’on compte plus de 130 religieuses autour d’Odile. Menant une vie austère elles se consacrent aux pauvres et aux malades. Cependant la situation géographique du couvent le rend inaccessible aux plus faibles. C’est pourquoi elle décide de construire un hôpital dans la vallée à Niedermunster.

Odile et le pouvoir de guérison

Un jour, alors qu’Odile remontait de Niedermunster vers le Hohenbourg, elle entend un appel à l’aide : « A l’aide, je suis aveugle, je me suis égaré, aidez-moi.. » Voyant cet homme épuisé elle pense immédiatement qu’il faut lui donner à boire. Elle frappe la roche à l’aide de son bâton et l’eau jaillit. Odile touche les paupières de l’aveugle avec l’eau de cette source et l’aveugle est guérit. Cette source n’a pas cessé de couler depuis et on lui prête de nombreuses guérisons. A sa mort, en 720, les sœurs déposent son corps dans un sarcophage qui est encore aujourd’hui visible dans la chapelle Sainte Odile.
Son tombeau restera intact au long des siècles malgré les épreuves subits par le Hohenbourg (Guerres et incendie)

Le Monastère

La Cour des Tilleuls : Elle offre un bel endroit pour se reposer et profiter de l’ombre de ses tilleuls. Il est possible ici de se restaurer ou de se désaltérer.

La cour du cloître : On y accède par une petite porte près de l’entrée de l’église. Elle est joliment fleurie et une statue de Sainte Odile trône au centre de celui ci.

La grande terrasse : Derrière le cloître dans lequel se trouve une chapelle qui abrite le tombeau ou se trouve les reliques de Sainte Odile, se trouve la grande terrasse.

Elle offre un panorama incroyable sur la plaine d’Alsace, mais aussi sur les Vosges, la Forêt Noire et le Rhin.

Dans ce jardin se trouve une curiosité. Un cadran solaire Géographique. Mais c’est quoi ? Voilà à quoi il ressemble.

Il trône fièrement sur la terrasse. Le Cadran Solaire géographique a été conçu et réalisé au 18ème Siècle par les moines de l’Abbaye Cistercienne de Neubourg en Alsace.

En 3 dimensions, il possède 24 faces. Il a donc pour particularité de donner simultanément l’heure de multiples endroits du monde.(Constantinople, Alexandrie, Ninive, Golfe Persique, Inde, Japon, Congo, Amérique Centrale, pour ne citer qu’eux). Il donne également les heures Bibliques, Italiques et Babyloniques.

Les Chapelles

La Chapelle des larmes : C’est un des endroits incroyables du Mont Sainte Odile. Elle est couverte de mosaïques dorées. C’est dans cette chapelle que d’après la légende, Sainte Odile et venue prier et verser des larmes pour son père défunt, qu’elle savait au purgatoire. D’après la légende, on raconte que les pierres en gardent encore la trace. En effet, sur le sol devant l’autel se trouve une bien étrange cavité. Elle aurait été creusée par les larmes de Sainte Odile d’ou le nom de cette chapelle.

La Chapelle des anges : Surplombant un rocher en saillie, elle a été construite au XII siècle à l’emplacement où du temps des Romains, dit-on, se trouvait une tour de surveillance.

Elle aussi est décorée de mosaïques. L’intérieur est faiblement éclairé. Une des fresques représente le rôle et la hiérarchie des anges d’où le nom de cette chapelle. Une autre représente la nativité, les anges annonçant le retour du Sauveur et Saint Georges et le Dragon.

Dernier regard..

Dernier regard sur Sainte Odile, Patronne de l’Alsace, avant de reprendre le chemin de Strasbourg. Au revoir, Mont Sainte Odile.. Dès qu’il fera beau je ne manquerai pas de me promener dans la forêt qui entoure le monastère pour profiter des sentiers balisés.

Après la visite du monastère vous pouvez parcourir les 110 km de sentiers, parfaitement balisés, de la forêt. De quoi trouver ou retrouver calme et sérénité 🙂