Palazzo Medici Riccardi

Le palais des Médicis

Le Palazzo Medici Riccardi fut la résidence de la famille Médicis pendant près de cent ans. Au début, Cosimo (Cosme l’ancient) demande un projet à Brunelleschi. Mais, fin politicien, il le refuse car jugé trop grandiose. En effet, il s’agirait de ne pas faire d’envieux et de ne pas laisser croire au peuple qu’il en supporterait la dépense. Ses scrupules sont fondés. A peine dix ans plus tôt, en raison de l’accusation de tyrannie par ses opposants politiques, il a été emprisonné au Palazzo Vecchio et exilé en Vénétie. Puis, à sa plus grande satisfaction, il est rappelé à Florence.

Il charge donc son architecte préféré, Michelozzo, de lui construire un palais moins ambitieux. Sa construction commence en 1444. Cosme fait construire le palais sur une rue qui, en contraste avec les rues étroites et tortueuses de la ville médiévale, apparaît spacieuse. Elle est, de ce fait, appelée “via Larga”. Cette distinction urbaine représente la nouvelle réalité sociale qui s’est créé, après le retour des Médicis, à Florence. On en se change pas…

Michelozzo créé un palais cubique avec un aspect extérieur sobre et imposant.

Sa façade imposante présente un rez-de-chaussée à bossage rustique, de longs bancs de pierre pour les clients et des anneaux pour attacher les chevaux. L’imposante corniche en surplomb est caractéristique des Palais Florentins.

Le Palais deviendra un des modèles de l’architecture de la Renaissance à Florence et au-delà.

La vie au Palais

Les Médicis, de Cosme à Lorenzo (surnommé Laurent le Magnifique), et au delà, hébergent des artistes et des intellectuels dans le palais. Donatello, Michel-Ange, Paolo Uccello, Benozzo Gozzoli et Botticelli travaillèrent ici. L’environnement culturel du palais favorise ainsi le développement de la pensée et de l’art de la Renaissance. A cette époque Michel-Ange vit son adolescence dans le palais. Les jeunes artistes pouvaient y copier et étudier des modèles classiques et apprendre des techniques artistiques. On y recueille donc de nombreuses œuvres d’art.

Pourtant, les péripéties de la famille Médicis provoquèrent la perte d’une grande partie des œuvres d’art présentes au Palazzo Medici Riccardi.

La belle cour carrée en pierre gris-bleu, avec au centre une statue d’Orphée, donne sur un jardin entouré de hauts murs. Statues et poteries en terre cuite agrémente celui-ci.

Palazzo Medici Riccardi restera la résidence des Médicis jusqu’à ce que le jeune Duc, Cosme Ier lui préfère le Palazzo Vecchio (Palazzo della Signoria) puis le Palazzo Pitti.

Palazzo Medici Riccardi – La chapelle des Mages

Le grand trésor du Palais à cette époque est la Cappella dei Magi (La Chapelle des Mages). Il faut grimper un escalier jusqu’au deuxième étage, où une petite porte (à gauche) vous y donne accès.

Les fresques sur les murs sont sublimes.

Probablement commandées en 1459 par le fils ainé de Cosme, les fresques représentent l’Adoration des Mages. C’est Bonozzo Gozolli qui réalise cet ensemble.

Le paysage est celui d’une Toscane idéalisée. Un pays de conte de fées. On y voit des scènes de chasse, son cortège de rois, son châteaux, et même, par endroit, des animaux exotiques.

La Procession des mages serpente dans un paysage de montagnes et de plaines parsemées de villes imaginaires. Des membres et des alliés de la famille Médicis y sont représentés. On y trouve ici, Laurent le Magnifique (sur le cheval blanc au milieu), suivi de Cosme l’Ancien (sur un autre cheval blanc) avec Laurent (au chapeau conique, également à cheval) et Pierre (sans chapeau).

Mais le saviez vous ?

L’artiste, Benozzo Gozzoli se mêle à la foule derrière le roi. Son nom est inscrit sur son chapeau rouge. (portait de droite). A vous de le retrouver dans la fresque. Si, si, je vous assure.. il y est.

Palazzo Medici Riccardi – La Vierge à L’enfant

Dans une salle attenante on découvre une très belle Vierge à l’Enfant. Peinte par Filippo Lippi, elle était autrefois le retable de la chapelle du Palazzo Medici Riccardi.

Le palais des Riccardi

En 1659, le Palazzo Medici Riccardi devient la propriété du marquis Gabriello Riccardi issu d’une riche famille de banquiers.

Fiers de leur nouvelle acquisition, les nouveaux propriétaires tiennent à préserver l’histoire riche en traditions de leur palais. Ils l’agrandissent, créant deux nouvelles ailes et une bibliothèque. Des fresques sont peintes à la gloire de la famille Médicis. Cette rénovation a pris 30 ans. Dans la Galleria Riccardiana le plafond est recouvert de fresques, entre 1683-85, par le peintre napolitain Luca Giordano.

Palazzo Medici Riccardi – La Galleria Riccardiana de Luca Giordano

Luca Giodano y peint des œuvres d’inspirations mythologique. Aux quatre coins, il y a des figures allégoriques représentant les vertus et les vices. Au centre de la voute on y trouve une fresque représentant Jupiter et l’apothéose des Médicis.

• Minerve protectrice des arts et des sciences

La photo ci-dessus montre l’une des extrémités du plafond de la Galleria Riccardiana (au-dessus de l’entrée) du nom de Minerve protectrice des arts et des sciences.

Elle représente Pallas Athéna (Minerve chez les romains) remettant à Ingegno la clé d’or de la reconnaissance de Veritas. Aidé par Mercure, le dieu du commerce et de l’éloquence, Pallas Athéna (Minerve) présente une clé en or à une personnification d’Ingegno, identifiée par un casque d’aigle. Cette clé lui permettra de reconnaître Veritas, agenouillée à côté de lui. Dans le même temps, la clé peut être considérée comme une référence au propriétaire du palais, dont les armoiries portaient une clé.

A gauche, Athéna présente un marteau à deux femmes identifiées comme Industria et Artificium par les outils et ustensiles gisant au sol et par un essaim d’abeilles. Assis sur un rocher est un jeune Amphion (ou Orphée), dont le jeu de luth jette un sort sur les habitants de l’air et la louve romaine.

• Le transport aux enfers

Un peu plus loin on découvre la barque de Charon faisant traverser le Styx (ou l’Achéron) aux morts qui entrent dans les Enfers (ou Hadès). Les morts devaient payer le travail de Charon, grâce au versement d’une petite somme (Obole). Pour cette raison, les Grecs de l’Antiquité déposaient une pièce de monnaie dans la bouche des morts avant de les enterrer.

• Tempérance

Dans les angles ont y trouve des scènes représentant les vices et les vertus. Ci dessus on y distingue la vertu, dépeinte comme une guerrière avec une montre et un frein dans les mains (symbolisant la capacité de retenue). En haut se trouvent la Tranquillité, la Jeunesse et la Volupté, tandis qu’en bas sont placées la Modestie et la Sobriété

N’hésitez pas à parcourir l’étage pour voir la galerie des glaces aux miroirs peints et à la voûte de Luca Giordano, l’anti-chambre avec la Vierge à l’Enfant de Filippo Lippi, ainsi que les salles de réceptions.

De nos jours, le Palazzo Medici Riccardi, abrite les bureaux de la préfecture de la ville.

Site officiel : Palazzo Medici Riccardi