Le Grau du Roi est, en Occitanie, une charmante commune du Gard. Située en Camargue (Delta du Rhône) elle possède un patrimoine naturel remarquable et est très agréable à vivre.
D’où vient son nom ?
A la fin du XVIème siècle, une brèche (appelée un grau) s’ouvre dans le cordon littoral entre l’embouchure du Vidourle et celle du Rhône. On appel ce chenal « Grau Henry ». Puis on le nomme « Grau du roi » car Henri IV l’aménage. Il y fait édifier deux môles de pierre pour le protéger des ensablements.
Pour maintenir cette ouverture sur la mer, on entreprend, à partir de ce moment, de longues séries de travaux. Mais aussi et surtout, afin de préserver la navigation dans le port d’Aigues-Mortes.
Un môle c’est quoi ?
Le môle est une construction protégeant l’entrée des ports. Elle se situe à l’extrémité de la jetée afin de protéger l’entrée d’un port tel un brise–lames contre la mer.
La commune, bordée par la Méditerranée, est une commune littorale. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent donc afin d’y préserver les espaces naturels. Et heureusement, car le Grau du Roi possède pas moins de 18 km de plage de sable fin. En été il n’est pas rare d’y voir des artistes effectuant des sculptures sur sable. J’adore de fait que l’art soit visible de tous. Bravo et merci à eux.
Les phares du Grau du Roi
L’Ancien Phare
Situé à l’entrée du chenal maritime, l’ancien phare, emblème du Grau du Roi, est le plus ancien de la région. Construit en 1827, il est classé au titre des monuments historiques. Il a été habité jusque dans les années 1970. En 2019, pour fêter les 140 ans de la ville, on lui offre un petit lifting.
Un an de travaux sont nécessaires pour le restaurer à l’identique. On restaure l’escalier intérieur et le chapeau du phare. Toutefois, on détruit l’ancienne maison des gardiens du phare pour aérer l’espace. Afin d’en faire un lieu de promenade agréable, on repense la petite place devant le phare. C’est devenu un bel endroit pour profiter de la vue et de la vie du chenal.
A l’origine c’était le phare d’entrée du port d’Aigues-Mortes. Un phénomène d’alluvionnement important oblige à des dragages continuels du chenal. On procède à l’allongement des jetées car l’ensablement a énormément comblé la côte. Deux feux y sont allumés en 1872. Devenu trop éloigné et trop bas (19m), jugé inefficace, il est remplacé en 1869 par le phare de l’Espiguette. Celui ci est, aujourd’hui, toujours en activité.
Le phare de l’Espiguette
Construit en 1869, il était, à l’époque, situé à 150 mètres du rivage. Au fil du temps et des vagues, l’ensablement du littoral a évolué. Il éloigne cette tour carrée à près de 700m de la mer. Depuis plus de 150 ans, le Phare de l’Espiguette éclaire notre côte. Propriété de l’Etat, il est classé Monument Historique depuis 2012. Son accès en est donc réglementé, car situé dans un espace bénéficiant de nombreuses protections environnementales (Natura 2000).
Le phare de la pointe de l’Espiguette est facilement accessible, que ce soit par la route ou par la piste cyclable qui rejoint la plage. Selon les années, en fonction du nombre de moustiques présents, c’est un endroit magnifique.
Il n’est pas encore possible d’en visiter l’intérieur, mais c’est une possibilité qui ne saurait tarder. La commune du Grau du Roi envisage la réalisation d’un platelage en bois au-dessus de la dune. Celui ci permettant aux visiteurs d’accéder au phare depuis le parking des Baronnets. Cette réalisation permettra de créer un sentier dont l’impact sur la dune protégée sera minimal.
Un bâtiment d’accueil permettant l’accès aux abords du Phare et/ou à ses intérieurs sera également conçu.
Un endroit très « Nature »
La commune du Grau du Roi possède un patrimoine naturel remarquable. Deux sites Natura 2000 (la « Petite Camargue » et la « petite Camargue laguno-marine »). Puis cinq espaces protégés (le bois du Boucanet, la Camargue Gardoise, l’Espiguette, la Camargue et la Petite Camargue). Sans compter les treize zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
La « Petite Camargue« , d’une superficie de 34 412 ha, est une grande zone humide littorale indissociable de la Camargue provençale. On y trouve une zone lagune-marine avec un important massif dunaire actif avec de nombreuses dunes vives et fixées dont certaines boisées (Genévriers et Pins pignons). D’autre part on y trouve une zone fluvio-lacustre constituée de marais et d’étangs doux à saumâtres.
La « Petite Camargue Lagune-Marine« , d’une superficie de 15 681 ha, accueille plus de 240 espèces d’oiseaux. Elle constitue un site de nidification régulier pour plus de 50 espèces. C’est aussi un important site d’accueil en hiver, particulièrement favorable aux oiseaux d’eau et à de nombreux passereaux. Pas moins de 160 espèces en font une étape de migration (automne, printemps).
Un peu d’histoire
En 1854, Le Grau-du-Roi est un simple hameau de pêcheurs. C’est en grande partie la pêche qui assure les ressources de la population, puisqu’un «grau» par nature est une zone poissonneuse. Le tourisme y reste embryonnaire, même si, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, la mode des bains de mer tend à se généraliser. Mais les pouvoirs publics et les habitants ont compris que leur richesse se trouvait là, sur ces plages de sable fin, entre mer et soleil.
En 1909, le prolongement de la ligne de chemin de fer de Nîme Aigues-Mortes est une véritable bouffée d’oxygène. Les baigneurs arrivent en nombre et les productions locales, comme le poisson et le raisin blanc, sont enfin expédiées vers les marchés nationaux. Après des années d’efforts, Le Grau-du-Roi devient une station climatique et balnéaire. La première guerre mondiale a relativement épargné le village.
La Seconde Guerre mondiale marque beaucoup plus profondément la population. Après la défaite de 1940, le Grau se situe en zone non occupée. Cependant, à partir de novembre 1942, les troupes ennemies sont physiquement présentes et les conflits touchent directement les civils. Le Grau-du-Roi subit l’occupation. La côte gardoise représente juste une vingtaine de kilomètres, mais du fait des risques de débarquement, les ouvrages et les installations militaires sont particulièrement nombreux sur ces lieux. Ainsi, on hérisse de toutes sortes de systèmes antichars et de pyramides en béton, de blockhaus, les plages de la commune. 800 hectares de vignes et 200 hectares d’herbages sont transformés en champ de mines. Dans le village, les Allemands font également construire des casemates abritant des canons et des mitrailleuses. Un filet anti sous-marin et une rampe lance-flammes ferment l’entrée du canal. Le Grau-du-Roi est libéré au mois d’août 1944.
Après guerre
Ce n’est qu’à partir des années 1960 que Le Grau-du-Roi surmonte véritablement les dégâts causés par la guerre. Le Grau du Roi retrouve petit à petit son air pittoresque de village de pêcheurs avec son site privilégié de l’Espiguette s’intégrant parfaitement au sein de la Camargue. La station amorce alors un réel développement touristique et économique. Heureusement, l’environnement est préservé et la qualité de vie des autochtones et des touristes plus que satisfaisante.
Les arène du Grau du Roi sont inaugurées en 1960. Elles peuvent contenir 3 000 personnes. Elles sont entièrement dédiées à la course camarguaise, mais lors de la fête votive du Grau-du-Roi on assiste aussi à des abrivados et des bandidos.
A ce jour, Le Grau du Roi compte 8 276 habitants permanents (recensement 2010), avec une capacité d’accueil pouvant atteindre 90 000 personnes (en août). Impressionnant..
Pour info, la fête votive a lieu au mois de Septembre après le départ des touristes 😉 une fête traditionnelle pour se retrouver après la vague des estivants et terminer la saison d’été en beauté, non ? Mais de quoi me donner l’envie d’y retourner un jour à cette période pour y assister 🙂
La Camargue et le Grau du Roi sont des endroits que j’apprécie. Je ne manquerai donc pas d’y revenir un jour et je vous encourage à découvrir cette belle région de France.
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