Gordes

Lorsque l’on évoque la région PACA, on imagine, les oliviers, la vigne, les cigales et les villages provençaux. La route est sinueuse et, au détour d’un virage, le village de Gordes surgit. Sentinelle de pierre, il est l’emblème du village perché provençal.

Accroché à 340 mètres d’altitude à un promontoire rocheux des Monts de Vaucluse, Gordes domine la plaine et la Vallée du Calavon, offrant une vue imprenable sur la célèbre montagne du Luberon qui lui fait face.

Gordes s’érige tel une citadelle, offrant au regard les témoins de son passé. Château protecteur, église massive, hautes bâtisses qui surplombent le précipice. De quoi échapper aux assauts du Mistral et des envahisseurs.

En fait, son caractère défensif, le village l’acquiert dès l’époque gallo-romaine et le développe au Moyen Âge. Chargé de veiller sur la cité de Cavaillon, Gordes constitue un refuge pour les populations fuyant invasions et guerres de religion.

Puis, le bourg se développe au 11ème siècle autour du château fort pour devenir une véritable forteresse protégée par des remparts dans les périodes troubles du Moyen-Age.

L’église Saint Firmin

Nous flânons dans la partie haute de Gordes où se trouve le château, l’église Saint Firmin, mais aussi les restaurants et les commerces.

Petit tour dans l’église consacrée à Saint Firmin, saint patron du village. Construite au 18ème siècle, elle remplace l’église médiévale dédiée à Notre Dame, devenue trop exiguë. On la rase, ainsi qu’une vingtaine d’habitations pour permettre la construction de l’église actuelle. Ainsi, avec des allures de forteresse, elle trône au sommet du rocher et donne au village son allure de citadelle.

Histoire de Gordes du 18ème Siècle à nos jours

Au 18ème et début 19ème siècle le village compte une population importante. Gordes rivalise avec les villes voisines. Mais, malgré une dynamique de l’artisanat, notamment  de la cordonnerie, la misère et la maladie restent un fléau. La mortalité infantile est élevée et une aide est apportée aux pauvres.

Le 18ème siècle marque l’apogée économique de Gordes autour du commerce de l’huile d’olive, de la sériciculture et de l’artisanat du cuir. L’agriculture reste l’activité essentielle mais le plus souvent elle ne permet pas de subvenir aux besoins de la population. Dans le village se développent donc des activités artisanales : filatures de soie, tanneries, cordonnerie, et tissage de la laine. Elles procurent du travail et permettent pour bon nombre de gordiens d’améliorer un quotidien difficile.

Dans l’église Saint Firmin certaines des huit chapelles appartenaient à des confréries. L’une d’elle était la chapelle des cordonniers. Cette importante corporation regroupa au 19eme jusqu’à 400 ouvriers et tâcherons. Le tableau placé dans cette chapelle représente Saint Crespin, patron des cordonniers en compagnie de Saint Simon, patron des carriers.

Dès la fin du 19ème et jusqu’au début du 20ème siècle Gordes subit de grands bouleversements. Tremblements de terres successifs, mutations industrielles, arrivées de maladies qui fragilisent l’agriculture, la guerre de 14-18, le grand gel de 1956. Ces bouleversements entrainent des destructions et l’exode rural. Les habitants fuient vers les villes voisines et Gordes tombe peu à peu dans l’oubli.

Dans les années 1950, après une période de traversée du désert, Gordes prend un nouvel élan. Le village doit son renouveau à une pléiade d’artistes. Sensibles à la beauté du village, ils tombent sous son charme et trouve dans son isolement, sa lumière et ses paysages,une source d’inspiration.

Peintres et écrivains s’impliquent dans la renaissance du village. Depuis, la vocation artistique de Gordes ne se dément pas. C’est un village d’artistes et de traditions.

Aujourd’hui, le village est classé parmi les Plus beaux villages de France. Il est une destination prisée de renommée internationale.

Heureusement, le charme typiquement provençal de Gordes opère toujours et les fêtes de village y perdurent.