Aujourd’hui est une journée de « route ». En effet, pas moins de 330 kilomètres et plus ou moins 7 heures de conduite pour Ram notre chauffeur. Nous partons de Hassan pour rejoindre Hampi. Mais nous ferons quelques pauses en chemin pour nous plonger dans la vie locale de la région. Et en premier c’est un animal local qui attire mon attention a ma sortie de l’hôtel.
La chauve souris * Pteropus giganteus
Le nombre d’individus de cette colonie m’impressionne. Pendus à un arbre, elles prennent du repos. Ram m’apprend que ces chauves souris ne sont pas dangereuse puisque frugivore. Elles se nourrissent principalement de mangues et de bananes. Mais je ne suis pas rassurée pour autant et je ne vais pas chercher à les réveiller. Même pour une belle photo 😉 Ces mammifères volants sont les principaux vecteurs de virus.
Mais il est temps de nous mettre en route. Hampi est encore loin. Il ne faut pas trainer si nous souhaitons faire des petites pauses en route.
Le labour
Dans les champs, tous le monde est au travail. Je suis toujours étonnée des sourires de ces paysans malgré la rudesse de leur travail. Les charrues semblent rudimentaire mais le Khillari (bœuf à bosse) est une aide précieuse. En fait le Khillari n’est pas un bœuf mais un ? Zébus. Il a une bosse dans le dos.
Le temple sans yeux
En route pour Hampi nous croisons un temple, nouveau ou fraichement repeint, dont les statues des divinités n’avaient pas d’yeux. Vision un peu étrange de ces divinités « aveugles ». Je demande à Ram, la signification d’un tel état.
Il m’explique que dans le cas de nouvelles effigies confectionnées, celle-ci arrivent sur le lieu de culte richement peintes et décorées. Mais leurs yeux ne sont pas dessinés. On dit qu’elles ne voient pas. Toutefois, cette faculté sera « activée » par le Brahmane lors de rites préliminaires. Ces rites sont destinés à rendre la divinité, encore en sommeil, « présente » sur le lieu du culte. C’est seulement après « l’éveil » de la divinité que le brahmane pourra commencer l’exécution de la célébration proprement dite. L’ajout de la pupille pour donner la vision aux divinités et donner vie au temple.
Le charmeur de serpent
Un peu plus loin nous nous arrêtons à nouveau pour voir ? Des serpents. Bon, ce n’est pas mon animal préféré mais la curiosité me pousse à approcher et me mêler aux badauds présents pour assister à une présentation de serpents. Le plus content semble être Ram 😉
Ptyas mucosa * Serpent Ratier Indien
Je t’aime – je t’aime plus.. L’Inde a une relation ambiguë avec les serpents. Des milliers de personnes meurent chaque année des suites de morsures de serpents. Ils sont donc craints voir même détestés dans certaines régions. Pourtant, dans tout le pays, on vénère à travers la culture et la religion. Les charmeurs de serpents sont considérés comme les disciples de Shiva. Ne représente t’on pas Shiva avec une peau bleue et un cobra royal autour du cou ? Le seigneur Vishnu ne se repose t’il pas sur le serpent Ananta aussi appelé Shesha ?
On nous présente dans un premier temps deux serpents inoffensifs. Bon, je reste a une distance raisonnable tout de même. Ce sont deux Ptyas mucosa (Serpent ratier Indien). Le serpent ratier comme son nom l’indique, mange des rats mais aussi des oiseaux et des grenouilles. Il est inoffensif puisque, même s’il possède une glande à venin, il n’a pas de dents spéciales pour l’injecter. C’est bête, non ? C’est donc un serpent constricteur qui tue ses proies en les étouffant dans les anneaux de son corps.
Naja Kaouthia * Cobra à lunettes
J’avais une image en tête du charmeur de serpent en Inde : Un homme en position « fleur de lotus », un turban sur la tête, jouant d’une flûte qui fait danser un serpent à lunette sortant d’un panier. Mais que nenni.. On nous présente le cobra à lunettes (Naja Kaouthia).
Ici pas de turban, ni même de flûte. Le Cobra à lunettes (Naja Kaouthia) se dresse hors d’une simple boite en bois avec des trous. Une clameur de peur et de respect parcourt le cercle qui s’est formé autour du charmeur de serpent. Le pays compte 270 espèces, dont 60 au venin très toxique. Ce Cobra en est une. Pour info les serpents sont sourds. Ce n’est donc pas le son qui énerve le serpent mais les vibrations faites par le charmeur de serpent et le chiffon présenté à sa vue qu’il considère comme un danger.
De père en fils..
Charmer les serpents est une tradition et une technique ancestrale en Inde. De génération en génération, les hommes deviennent charmeur de serpent. Exposant au vu et su de tout le monde, leur capacité à contrôler et manipuler ces créatures dangereuses. Spécialiste des reptiles, les gens consultent le charmeur de serpents pour déloger un spécimen d’une maison voir même de soigner des morsures. Voilà comment le charmeur de serpent gagne sa vie.
Il est temps de reprendre la route pour rejoindre Hampi. Les kilomètres défilent et je me régale à voir les paysages qui changent et les gens qui travaillent. Moutons, chèvres, ânes, de grands troupeaux se déplace sur une route pour le moins chaotique. Nous effectuons encore une petite pause pour me permettre d’observer un oiseau que je ne connais pas.
Au début je croyais que c’était des marabouts, mais non. C’est bien plus beau. Il s’agit de « Cigogne peinte » ou « Tantale ». C’est un échassier qui doit son nom aux plumes roses de son croupion et de ses pattes. La route Hassan – Hampi est longue, mais c’était une journée instructive et pleine de découverte.
Nous arrivons à Hampi. Le soleil sur le point de se coucher. Mais il serait dommage de ne pas profiter de ce champ de tournesol pour prendre quelques photos. Ram en profite aussi pour se dégourdir les jambes et prendre lui aussi des photos. Nous arrivons dans un hôtel magnifique et libérons Ram qui l’a bien mérité. Demain est un autre jour..
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