C’est notre dernier jour à Istanbul et il est temps pour nous de visiter l’un des monuments incontournable de la ville, la Basilique Sainte Sophie. Nous savons qu’elle est en travaux, c’est pourquoi nous avons longuement hésité à la visiter. Mais comment quitter Istanbul sans le faire..
La Basilique Sainte Sophie
C’est en l’année 325 que l’empereur Constantin fit élever la première basilique, consacrée non pas comme on le croit parfois à une sainte du nom de Sophie, mais à la Sagesse Divine (en grec : Haghia Sophia), sur un emplacement où, du temps où la ville grecque s’appelait encore Byzance, s’élevaient des temples païens.
Incendiée à deux reprise elle fut reconstruite en 532 sous le règne de l’empereur Justinien. C’est à ce dernier empereur que nous devons l’édifice qui existe encore aujourd’hui. La Basilique Sainte Sophie est un véritable joyaux de l’architecture Byzantine.
Pour sa construction, vinrent de toutes les provinces de l’empire les matériaux les plus précieux. D’Éphèse, de Rome, d’Athènes en Grèce, mais aussi de Karnak en Égypte. Rien n’était trop beau pour construire la Basilique Sainte Sophie pour qu’elle soit le monument le plus magnifique que l’on eût vu depuis la fondation de la ville.
Le 29 mai 1453, le soir même de la prise de Constantinople, le sultan Mehmet II se rendit à Sainte Sophie et donna l’ordre de la transformer en mosquée. Il fit construire un minaret et les deux contreforts qui soutiennent l’édifice au sud-est. Puis deux autres sultans firent ériger les trois autres minarets. C’est pourquoi ils ne sont pas identiques.
Amoureux de l’art sûrement et respectueux des religions certainement, le sultan Mehmet décida de faire recouvrir de plâtre et de bois toutes les mosaïques byzantines, sans les détruire, sous un épais badigeon.
Divers scènes bibliques seront ainsi restées cachées, pendant 481 ans, derrière leur protection. Elles reverront le jour en 1934, suite à la décision du président Mustafa Kemal Atatürk, de transformer la mosquée en musée.
Les scènes Bibliques ornent les murs de la Basilique d’aujourd’hui et se mêlent harmonieusement aux symboles islamiques de l’ancienne mosquée.
La Basilique Saint Sophie est en pleine restauration lors de notre visite. C’est pourquoi il est impossible, pour nous, de la découvrir dans son ensemble. Nous décidons donc de refaire un dernier petit tour au « Grand Bazar ».
Grand Bazar * kapali carsi
Aujourd’hui nous nous attardons dans la partir du bazar réservée au tissus. A l’origine c’était la soie qui était vendue ici, même si aujourd’hui on trouve de tout, du costume bon marché de danseuse du ventre au maillot de foot.
Il est toujours agréable de déambuler dans le Grand Bazar. Je ne m’en lasse pas, même s’il nous est impossible et rapporter un grand nombre de souvenirs à cause du poids des bagages 🙁
Même s’il y a du monde, cela ne semble pas troubler le sommeil de ce chat. Il est temps pour nous de rentrer nous changer. Ce soir, pour notre dernière soirée à Istanbul nous allons voir des Derviches Tourneurs et fumer le narguilé.
Derviche Tourneur
Le soufisme est une voie spirituelle et philosophique de l’Islam. Il existe plusieurs « branches » ou voies pour le soufisme. L’ordre mevlevi est une de ces voies. Les derviches tourneurs sont membre de cet ordre. Cette branche soufie de l’Islam a été fondé en Turquie, à Konya au XIIIème siècle. Elle s’est étendu dans les Balkans, en Syrie et en Égypte. En Turquie, elle a été interdit en 1925, au cours de la révolution puis, à nouveau autorisée en 1950.
Accompagnés d’un groupe de musiciens, le rituel commence. Le ‘’Ney’’ (la flûte), le ‘’Kudum’’(tambourin) et les ‘’Halilé’’s (cymbales) sont les instruments essentiels de l’orchestre Mevlevi. Les ayin‐hans ou les chantres qui psalmodient les hymnes de la célébration du culte, font partie du Mutrib (de l’orchestre).
Les derviches tourneurs exercent leurs danses au sein d’une cérémonie appelée sema en turc. Au départ ils se saluent puis une ronde s’installe. Lancinante au départ, le rythme de la musique s’accélère. Les derviches tourneurs effectuent des rotations de plus en plus rapide sur eux-mêmes. Les yeux se ferment, les robes virevoltent et les bras se lèvent..
Ils continuent de tourner jusqu’à atteindre une transe psychologique. A partir de ce moment là, les derviches tourneurs déploient la paume de leurs mains gauches vers le ciel et celles de leurs mains droites vers le sol.
La signification de ce geste réside dans la volonté d’obtenir la grâce de Dieu par la main gauche et de la répandre par la main droite. C’est le lien entre le ciel et la terre.
La nuit est douce à Istanbul. Le temps de fumer un narguilé avec un verre de thé à la menthe et demain ce sera le retour. Il faut retourner travailler pour pouvoir repartir encore et encore.. Istanbul, durant la période de ramadan, est une très belle découverte 🙂
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