Dans la région PACA, Saintes Maries de la Mer est la capitale de la Camargue. C’est un lieu de pèlerinage et une station balnéaire de Provence. Mais pas que..
Construite autour de son église des XIe et XIIe siècles la commune conserve la trace de son passé historique. Les ruelles y sont souvent étroites. N’est ce pas là, l’occasion de flâner dans un bel endroit ? Et pourquoi ne pas s’arrêter pour manger une bonne gardiane de taureau ?
La commune comprend essentiellement des terres alluviales et des marais. Les terres agricoles occupent seulement 12,9 % de la surface communale. On y cultive, principalement du riz. La commune vit essentiellement de l’agriculture, de l’élevage (chevaux, taureaux camarguais) et surtout du tourisme.
L’église des Saintes Maries de la Mer
L’église, telle qu’elle se dresse aujourd’hui, date des XIe et XIIe siècles. Les deux dernières travées ont toutefois été refaites au milieu du 18ème siècle. Le clocher a, lui aussi, subi de nombreuses réfections.
Les comptes rendus de l’époque signalent une église primitive à l’intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VIe siècle.
Le début de la construction de l’Église d’architecture Romane se situe vers le début du XIème siècle. Les pierres qui servent à la construction de l’édifice proviennent des carrières de Beaucaire et de Carry-le-Rouet. Elle porte alors le nom de Notre Dame de la Mer.
La chapelle est conservée et enclavée à la nouvelle construction. Au début du XIVème siècle, on fortifie l’église afin de se protéger des invasions et des pirates. Elle sert aussi de refuge à la population.
On surmonte le cœur et l’abside d’un donjon en hémicycle. Il sert de tour de guet. Sur la tour repose un clocher en « peigne » typique du style Roman. On y trouve 5 imposantes cloches d’un poids total de 2500kg.
N’hésitez pas.. Le toit est accessible de l’extérieur par un escalier à vis de 53 marches. Empruntez le chemin de ronde, pour avoir une belle vue sur la ville.
Les Saintes : Marie Salomé et Marie Jacobé
Qui sont les Saintes Maries ? Sous le vocable de Saintes Maries ou Trois Maries, la tradition catholique désigne : Marie Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé. Ce sont les trois femmes au pied de la croix dans les évangiles. L’évangile attribuée à Jean, ne cite que deux d’entre elles. Selon lui, Marie mère de Jésus et Marie appelée la Magdaléenne (Marie Madeleine) serait en fait une seule et même personne.
Selon la tradition provençale, les Saintes Maries auraient fui la Palestine au moment de la persécution. Elles accostent sur les plages de Camargue avec d’autres disciples de Jésus. C’est ici que commence l’évangélisation de la France. Pendant que les disciples partent évangéliser la France, Saintes Maries Jacobé et Salomé, restent sur place. Elles sont âgées puisque mères d’apôtres, et ne sauraient entreprendre un périple plus important. Marie Jacobé est la mère de Jacques le Mineur et de José, probablement aussi des apôtres Jude et Simon. Sainte Marie-Salomé est la mère des apôtres Jacques et Jean.
Après leur mort, on enterre les Saintes près d’une source. Son jaillissement leur en est plus tard attribué. Ceci entraine, dès le VIème siècle, leur culte et l’édification d’une chapelle en 992.
On trouve des ossements dans la crypte grâce à des fouilles organisées par le Roi René en 1448. Ces dans les châsses qui se trouvent dans la Chapelle Haute de l’Église que sont conservés ces ossements, Reliques des Saintes.
Un peu d’Histoire
En 1720, la peste tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d’Arles. Elle épargne cependant la communauté des Saintes qui s’oppose avec véhémence à l’accueil de réfugiés arlésiens.
C’est en 1838 que le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer ». Peu après, le pèlerinage des Gitans est mentionné pour la première fois. Au mois de mai, ils viennent de toute l’Europe honorer ici leur sainte patronne, Sainte Sara, la vierge noire.
Au début du mois de juin 1888, Vincent Van Gogh fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y dessine et peint notamment les barques en mer et sur la plage. Mais aussi le village vu des dunes côtières et quelques cabanes couvertes de sagne (roseau sauvage récolté essentiellement pour les toitures).
Le Marquis de Baroncelli s’installe, en 1899, aux Saintes, au mas de l’Amarée. Il s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue. Il participe également activement à la codification de la course camarguaise naissante. En 1909 il crée une association (Nation gardiane) qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.
D’illustres visiteurs passent par le village, dont Hemingway, Picasso et plus tard Bob Dylan. De nombreux films y sont tournés, comme « Crin Blanc » en 1952 ou « D’où viens tu Johny » en 1963.
Traditions camarguaises et Légendes chrétiennes
Le pèlerinage des gitans * Festival * Férias * le sens de la fête
Chaque 24 mai, plus de 10 000 gens du voyage (Roms, Manouches, Gitans, Yéniches.. etc) affluent de toute l’Europe vers les Saintes Maries de la Mer. Ceci afin de vénérer leur sainte Sara la noire ou Sara la Kali. C’est l’occasion aussi de baptiser leurs enfants selon le rituel catholique.
Pour tout savoir sur le Pélerinage des Gitans, lisez mon article : ICI
En juin, le village accueille une Fête Votive. Au cours de la fête les jeunes et les « festaïres » du village animent les rues et les places. Vêtus aux couleurs de la Fête, ils se mesurent, avec bravoure, aux taureaux. Pour l’occasion on improvise Abrivado, bandido et de courses de taureaux.
Autour du 14 juillet, le village organise pendant trois jours une Feria du Cheval. C’est l’occasion de voir des spectacles inspirés des piliers de l’identité camarguaise que sont le Cheval, le Taureau et la musique gitane.
Le 11 novembre, le Festival d’Abrivado regroupe plus de 200 gardians et 1000 chevaux venus de toute la Provence sur les plages des Saintes Maries. Elles seront exceptionnellement ouvertes aux cavaliers et à leurs montures ce jour là. De quoi me donner l’envie d’y faire un tour 🙂
Pendant les fêtes de fin d’année entre Noël et jour de l’An, le village présente un programme d’animations témoins de la tradition camarguaise. Ainsi, on peut assister à un Abrivado aux Flambeaux (lâcher de taureaux emmenés par des gardians portant des flambeaux).
Chaque année a lieu aussi la Festo Vierginenco, qui est la cérémonie, pour les filles âgées de 15 ans, de passage du statut d’adolescente à celui de jeune femme. Au cours de cette journée les jeunes filles portent le ruban pour la première fois et le costume d’Arlésienne. Les jeunes filles se présentent avec leur marraine. Elles portent un costume avec une jupe en cotonnade, une èso noire, un fichu blanc et un ruban bleu marine. Elles prennent l’engagement ce jour là de porter le costume, le faire vivre et partager leur savoir avec les autres jeunes filles.
Le Marquis de Baroncelli
Enterré dans la tombe de ses ancêtres au cimetière d’Avignon, ses cendres seront transférées, selon sa volonté, aux Saintes Maries de la Mer le 21 juillet 1951 dans un tombeau situé à l’emplacement des ruines du Mas du Simbèu dans lequel vécut le Marquis.
On lui doit d’avoir créée et maintenues les traditions camarguaise : les jeux de gardians, codification du costume traditionnel de gardian, réhabilitation du métier de gardian… Il participe à la conservation des races de Cheval Camargue et de Taureaux Camargue.
Il a su voir à son époque les opportunités offertes par le vaste territoire de Camargue libre et sauvage.
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