Nous voici donc sur le Sentier des ocres à Roussillon, en région PACA.
Rarement, une industrie minière n’a donné des paysages d’une aussi surprenante beauté. Paysages façonnés par l’eau, le vent et des années d’exploitation en galeries et carrières. De l’or à l’ocre, en passant par le blanc, le rouge, voir le violet, les couleurs sont incroyables.
Deux sentiers bien aménagés permettent de faire le tour du site. L’un de 30mn et l’autre de 50mn.
L’ocre est partout, étalant la variété de ses couleurs.
Le long du chemin de discrets panneaux nous informent sur la géologie, la flore, l’histoire et le massif des ocres du Luberon. C’est ainsi que l’on apprend qu’il y a ici une végétation calcifuge (ne tolérant pas le calcaire) dont certaine, très rare, endémique du lieu.
De la découverte à la fabrication de l’ocre
En 1780, Jean Étienne Astier découvre l’ocre, par hasard. Il reconnait dans les terres de Roussillon un pouvoir colorant sans pareil. En 1785, il est fabricant d’ocre. Un nouveau métier est né.
L’ocre est un pigment naturel mêlé aux sables des falaises. C’est pourquoi, le but de l’exploitation est de séparer le sale de l’ocre, le sable y étant présent à 90%. Pour ce faire, depuis 200 ans, les techniques n’ont guère changées. Heureusement, la pioche a été remplacée par le bulldozer et que le chemin de fer a remplacé l’âne ou le mulet.
La séparation du sable et de l’ocre se fait par lavage et décantation. L’évaporation, grâce au vent et au soleil, permet de sécher les briques d’ocre qui seront alors découpées.
Naissance de l’ocre
Imaginez.. Il y a 110 millions d’années, la Provence est recouverte par la mer. Des sables verts et marins viennent combler les surfaces peu profondes.
C’est quoi du sable vert ? Également appelé « glauconite » du nom du minéral qui le compose, il contient aussi des minéraux de quartz, calcaire (argile) et des atomes de fer. Il est très efficace en tant qu’engrais.
Il y a 100 millions d’années, la mer se retire.. Un continent nouveau apparait, laissant à l’air libre, les sables verts. Le climat tropicale de l’époque s’accompagne de pluies intenses qui lessivent le sol sableux et fait se dissoudre la glauconie (dont le principal composant est la ? glauconite). Les grains de sables résistent et les autres minéraux cristallisent sous la forme d’argile, la kaolinite et de deux variétés d’oxyde de fer. La jaune « Goethite » et la rouge « hématite ».
La kaolinite pure reste blanche. Cependant la densité naturelle et aléatoire de l’oxyde de fer lui donne une teinte allant du jaune pâle au rouge violacé.
De nos jours, il ne reste en France qu’une seule entreprise qui extrait et commercialise les ocres. On trouve, à Cargas, la dernière carrière d’ocre d’Europe en activité. C’est la Société des Ocres de France qui en extrait, désormais, les ocres à ciel ouvert.
Emprunter le Sentier des Ocres c’est voir des paysages uniques, d’une palette de couleur incroyable. N’hésitez pas..
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